Vous trouverez ici quelques poèmes (parfois à l’humour douteux).
Jeu de rôle (2018)
Voilà de quoi partir à l’aventure
En quête de bagarre et de filature
C’est ainsi que sous un temps orageux
Cinq compagnons et un maître du jeu
En route vers l’auberge sans grivoiserie
Pour voir leur guide et se mettre à l’abri
A peine rentré on leur propose à boire
Mais c’est sans compter l’affreux regard noir
De deux individus à l’air notoire
A coup de jets de dés par pitié
Ho laissez moi buter ces enfoirés !
Ferme ta gueule demi orc salopard !
Je vais fouiller ce charmant comptoir
Bouh il pleut des cordes et j’ai drôlement soif !
S’exclama un vieux mystérieux sans coiffe
Soudain, cris, gémissements et fracas
Une horde d’hommes rat paniqués déboula
Nos héros soit cachés soit satisfaits
Au fond, les brigands ont eu leur branlée
Table au sol, boulet de feu aérien
Les méchants se retrouvent grillés à point
Comme on dit, tout est bien qui finit bien !
Le chant des baleines (2021)
Objectif océans
Autrefois vivants
Je cherche nos guides
Alors que le solide devient liquide
Elles demeurent dans la lumière
Pour encore quelques années salutaires
Cette formidable présence
Sans équivalence
Aujourd’hui, sillonne les cieux
Je n’en crois pas mes yeux
Par delà les étoiles, les baleines
Se dévoilent et ramènent
Leur sagesse millénaire
Ignorant les sanguinaires
Sous leurs ailes
Le tunnel n’est pas éternel
Alors sans un mot
Vers l’horizon indigo
Je m’envole avec elles
Tout ceci est bien réel
Pas d’explication
Une simple expression
Le chant des baleines
CLÉMENT (2022)
Après des mois d’hésitation
Et d’émoi après cette forte consommation
De ces sorbets au chocolat
À quatre-vingt-dix pourcents, note bien ça
J’ai finalement ouvert le tiroir
Qui renfermait cet album noir
Pour commencer, à vingt-trois heures ce soir
La rédaction de ces rimes rasoirs
Il est impossible, « pardon hein »,
Comme tu le dirais si bien en levant la main,
De faire une bible de nos péripéties
Avec ces quelques vers sans facétie
Allez, ne sois pas mad docteur
Rappelle-toi la maxi gorgée de la Grand Cru
T’en étais resté sur le cu-
Ltissime Georges Miller
Presque en quarantaine, ça jouait à Sterdenn
Avec le Red Baron c’était toi le daron
Mais comme des boloss devant le dernier boss,
On faisait pas les fanfarons
Mon cher végan, parlons mets,
Le financier de la cabane c’est le pied
En ville, c’est la touche verte chlorophylle
On prend à emporter et on file
Tu le sais, y a aussi le Piacere
Piadina sans mozza et basta
Limoncello pour faire passer les poivrons
C’est bon mais ça sent le Paic citron
C’est pas trop tard, direction Platobar,
On connaît le synopsis, ça sera un thé glacé anis
Table réservée, c’est parfait, on s’assied
Mais, qu’est-ce qu’on fait ?
C’est un brin décousu, mais te rappelles-tu
Ces moments impromptus
Qui commençaient par un simple : “pause” ?
C’était bien avant qu’on nous parle de thrombose.
Sur une note plus joviale, on parlait métal,
Comme ce groupe au nom de bête monumentale
C’est raté pour leur concert cette année
Mais on s’est bien rattrapé sur le Combier
Je te prie d’apprécier cette trace d’humour
Comme notre aller-retour à Strasbourg
Empathie augmentée, sensibilité exacerbée et extase spirituelle
C’est The Mind, rien d’inhabituel
Ça pourrait continuer
Mais il faut savoir s’arrêter
C’est donc non sans humidité
Que je souhaite longue vie à notre amitié
Ciné club (2023)
Entre Orienthé et saveurs japonaises
Au Ciné Club, thématique slasher
Entre Les griffes de la Nuit et Vendredi 13
Franchement, même pas peur
Deux baguettes de pain
Et un houmous préparé avec soin
Allez, il est vingt, je me mets en chemin
Devant l’entrée, deux inconnus
Serait-ce une coïncidence ?
Presque convaincu
J’entre en silence
Ils prennent de l’avance
J’entends une voix, ah, c’est une évidence
Devant le palier, d’un coup d’œil
Pierre me reconnaît et m’accueille
S’en suit apéro entre cinéphiles
Les avis défilent, différents profils
OK, pas tous cinéphiles
Il est temps de rentrer dans le vif
Du sujet, Jason sera plus persuasif
Désolé Freddy, ton rappel ne sera qu’allusif
KKK ma ma ma
Oulala, on connaît le schéma
Je ferais mieux de rentrer
Avant de me faire décapiter
Camille (2024)
Vois-tu il est venu le temps
Non pas des cathédrales
Mais des foutus trente ans
Pour toi c’est minérale et postdoctoral
Parfois caricatural, mais rien d’immoral
Je te dirais d’éviter la monotonie
Dans ton intérêt, pour cette nouvelle décennie
Mais les conseils c’est trop d’effort
Et honnêtement c’est pas mon fort
Aucun lien avec ce bon vieux Nelson
C’est juste la référence anglaise de ta personne
Ne t’en déplaise, la rime est bonne
Anyway, anyway
On rentre dans le vif du sujet
Bienvenue dans la trentaine,
Bien en forme et sans bedaine,
Au sommet quelques pousses argentées
Pas de quoi se lamenter, faut pas pousser
Le jeudi au foot ça shoot
C’est tout l’après-midi que le bon équipage
Un brin viril s’écoute
Alors que le mauvais se grille l’œsophage
Et fonce coût que coût
Parlons boulot, parlons coccolithe
Je risque déjà l’encéphalite
Avec tout ce jargon, adieu les néophytes
Des foraminifères, des radiolaires,
Vraiment je ne peux pas m’y faire
Allez, pause café
Un comme tu aimes, bien serré
C’est le combientième de la journée ?
Je sais, c’est indiscret
Bug everywhere, bug everyday
Encore un ticket à qui tu sais
N’oublie pas la doc sur le git
Mais t’es pas owner, shit !
Pas facile, Camille, de conclure
Sans peccadille et sans courbature
Trente ans, c’est pas si terrible
Tant qu’on garde nos amitiés indéfectibles
Anna (2024)
My dear Anna,
Since you left for Calabria
There is something in the air
A feeling of despair
The wind rises and brings the clouds
The wind blows and bends the crowds
The weatherman has dropped his brush
Picked up a pencil and draws the sky in a rush
The colours have been gone
I just see filthy white and dark tone
Since you left for Calabria
Heads are shadowed by umbrella
I see the drops darker the ground
The drizzle becomes hard rain
People running around
Looking for a shelter, in vain
I’m waiting and looking
Puddles are popping
Inside the flow of water, deeper
There is something warmer
A subtle bright connection
The golden light reflection
Some blue touch appears
The steel sky wipes his tears
Maybe its time to look up
The horizon is far but not fucked up
This is a kindly reminder
Whatever the mood, whatever the weather
The head banging master boot
Is still recording, no doubt